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ESS d’entraide sociale

Libérons le potentiel,
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ARCHE O2, association indĂ©pendante agrĂ©Ă©e (RNA W022006822 – PrĂ©fecture de l’Aisne), soutient de maniĂšre humaine l’engagement des bĂ©nĂ©ficiaires du RSA dans les 15 heures d’activitĂ© hebdomadaire obligatoires de la rĂ©forme France Travail. Elle oriente vers des formations adaptĂ©es, offre une assistance administrative gratuite, et conseille sur divers sujets tels que la garde d’enfants, la rĂ©cupĂ©ration du permis de conduire, l’accĂšs au logement, et aux droits spĂ©cifiques.

Les adhĂ©rents bĂ©nĂ©ficiant du RSA ont accĂšs Ă  des avantages tels que des bons d’achat, des rĂ©ductions chez des partenaires engagĂ©s, et un accompagnement vers des activitĂ©s respectant les 15 heures obligatoires. En cas d’activitĂ©s gĂ©nĂ©rant un travail, une compensation en valeur tangible est nĂ©gociĂ©e, renforçant la motivation par une reconnaissance concrĂšte et facilitant la transition vers un travail rĂ©munĂ©rĂ©.


ARCHE O2 offre dĂ©jĂ  accĂšs Ă  une multitude d’informations sociales et lĂ©gales constamment mises Ă  jour, et prĂ©voit prochainement le lancement d’un espace de troc Ă©quitable nommĂ© La place du marchĂ©.

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La MSA regrette que les agriculteurs bĂ©nĂ©ficiaires du RSA soient soumis Ă  l’obligation de 15 Ă  20 heures d’activitĂ©

La MSA regrette que les agriculteurs bĂ©nĂ©ficiaires du RSA soient soumis Ă  l’obligation de 15 Ă  20 heures d’activitĂ©
28/09/2023

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Le MSA, MutualitĂ© Sociale Agricole, a tentĂ© de faire prendre en compte par les dĂ©putĂ©s la particularitĂ© de la situation des 11 000 agriculteurs bĂ©nĂ©ficiaires du RSA car ils ne tirent pas des revenus suffisants de leur activitĂ©. Ceux-ci ne sont pas concernĂ©s par l’objectif de redirection vers le monde de l’emploi n’est pas pertinent puisqu’ils y sont dĂ©jĂ  et ne s’en sont jamais Ă©loignĂ©s

Pourtant l’AssemblĂ©e Nationale, tout Ă  sa volontĂ© d’imposer son modĂšle unique, a refusĂ© les amendements visant Ă  exclure ses agriculteurs de l’obligation d’activitĂ© de 15 Ă  20 heures

Le communiquĂ© mentionne le regret de Pascal Cormery, PrĂ©sident de la CCMSA « Nous ne pouvons que regretter que la spĂ©cificitĂ© tenant Ă  nos bĂ©nĂ©ficiaires ait Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e malgrĂ© notre signalement. Il est probable par ailleurs que d’autres travailleurs indĂ©pendants soient Ă©galement concernĂ©s par cette situation tandis que la mesure est gĂ©nĂ©rale et ne tient pas compte d’eux »

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FRANCE TRAVAIL – DĂ©finitivement adoptĂ©

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RSA sous conditions, France Travail : que contient le projet de loi « plein emploi » définitivement adopté par le Parlement ?
RSA sous conditions, France Travail : que contient le projet de loi « plein emploi » définitivement adopté par le Parlement ?
Le 14 novembre les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi « plein emploi » ont Ă©tĂ© adoptĂ©es par les dĂ©putĂ©s, aprĂšs leur validation au SĂ©nat la semaine derniĂšre. NƓud des dĂ©bats, le conditionnement du RSA Ă  15 heures d’activitĂ©s hebdomadaires entrera ainsi en vigueur.
Rose Amélie Becel
Par Rose Amélie Becel

Temps de lecture :

4 min

Publié le 14/11/2023 à 18:59

Mis Ă  jour le 14/11/2023 Ă  19:00

Son examen avait dĂ©butĂ© Ă  l’étĂ© 2023 au SĂ©nat, la procĂ©dure d’adoption du projet de loi pour le plein emploi s’achĂšve ce 14 novembre par un vote solennel Ă  l’AssemblĂ©e nationale. L’objectif du texte, portĂ© par le ministre du Travail Olivier Dussopt, est ambitieux : atteindre un taux de chĂŽmage de 5 % d’ici 2027, contre 7,2 % actuellement.

Entre temps les dispositions du texte ont Ă©voluĂ©, notamment sous l’action de la droite, qui a posĂ© un certain nombre de conditions pour parvenir Ă  un accord sur le texte en commission mixte paritaire (CMP). Cet accord, trouvĂ© entre dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs le 23 octobre dernier, prĂ©voit notamment de conditionner le RSA Ă  15 heures d’activitĂ©s hebdomadaires.

Victoire de la droite sur la réforme du RSA
C’était un objectif affichĂ© de la campagne d’Emmanuel Macron en 2022, aller vers une obligation pour les allocataires du RSA « de consacrer 15 Ă  20 heures par semaine pour une activitĂ© permettant d’aller vers l’insertion professionnelle ». Pourtant, le texte du gouvernement ne faisait initialement pas rĂ©fĂ©rence Ă  un nombre concret d’heures d’activitĂ©s, en faveur de mesures plus souples en fonction de la situation des allocataires.

En adoptant le texte le 11 juillet dernier, les sĂ©nateurs ont souhaitĂ© aller plus loin en figeant dans le marbre la nĂ©cessitĂ© d’assortir le RSA de 15 heures d’activitĂ©s hebdomadaires via un « contrat d’engagement », passĂ© entre l’allocataire et son organisme de rĂ©fĂ©rence. À l’AssemblĂ©e nationale, les dĂ©putĂ©s LR ont prĂ©cisĂ© les motifs d’exclusion de cette obligation d’activitĂ©s : pour des raisons « de santĂ© », de « handicap », ou encore pour les « parents isolĂ©s sans solution de garde pour un enfant de moins de 12 ans ». Selon Pascale Gruny (LR), rapporteure du texte au SĂ©nat, les 15 heures d’activitĂ©s pourront ainsi ĂȘtre minorĂ©es « sans que cela puisse ĂȘtre zĂ©ro heure ».

Pour les allocataires qui ne respecteraient pas cette obligation, leur RSA pourra ĂȘtre suspendu, en cas de « remobilisation » le bĂ©nĂ©ficiaire pourra rĂ©cupĂ©rer jusqu’à trois mois de versement. Tous les allocataires seront Ă©galement automatiquement inscrits Ă  PĂŽle Emploi.

Transformation de PĂŽle Emploi en France Travail
Le projet de loi prĂ©voit aussi la crĂ©ation dĂšs le 1er janvier 2024 de France Travail, en remplacement de PĂŽle Emploi. DerriĂšre ce changement de nom, l’idĂ©e est surtout de simplifier et de mieux coordonner tous les acteurs de l’emploi au sein d’un mĂȘme rĂ©seau, qui devait initialement se nommer le « rĂ©seau France Travail ».

La majoritĂ© sĂ©natoriale de droite, opposĂ©e Ă  ce changement de nom et aux confusions et complexitĂ©s qu’il entrainerait, sont parvenus Ă  un compromis avec les dĂ©putĂ©s de la majoritĂ© prĂ©sidentielle. Le nom de PĂŽle Emploi sera ainsi transformĂ© en France Travail, mais le rĂ©seau auquel l’organisme appartient sera nommĂ© « rĂ©seau pour l’emploi ». Ce changement de dĂ©nomination devrait coĂ»ter 6 millions d’euros, une dĂ©pense qui n’a pas Ă©tĂ© jugĂ©e « rĂ©dhibitoire », selon le prĂ©sident LR de la commission des affaires sociales au SĂ©nat Philippe Mouiller.

Un service public de la petite enfance
Enfin, l’article 10 du projet de loi prĂ©voyait la crĂ©ation d’un « service public de la petite enfance », confiant aux communes le rĂŽle d’organisation de l’accueil des jeunes enfants pour permettre la reprise d’emploi de leurs parents. La mesure, adoptĂ©e dans une version amoindrie au SĂ©nat, avait Ă©tĂ© supprimĂ©e du texte Ă  l’AssemblĂ©e nationale sous l’action des groupes d’opposition de gauche comme de droite car jugĂ©e trop contraignante pour les petites communes.

En CMP, la disposition a refait son apparition, grĂące Ă  des compromis entre dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs. Les communes de plus de 10 000 habitants devront ainsi Ă©laborer un « schĂ©ma pluriannuel » d’accueil des jeunes enfants et assurer un « relais petite enfance » Ă  partir du 1er janvier 2025.

Par ce vote solennel du 14 novembre Ă  l’AssemblĂ©e, le projet de loi pour le plein emploi est donc adoptĂ© dans sa forme dĂ©finitive. Mais il semble qu’il devra franchir une derniĂšre Ă©tape avant d’ĂȘtre appliquĂ©. AuprĂšs de l’AFP, le dĂ©putĂ© socialiste Arthur Delaporte a en effet affirmĂ© la volontĂ© de la gauche de saisir le Conseil constitutionnel sur le texte, accusĂ© de porter atteinte au « droit Ă  un revenu minimum d’existence » en conditionnant le versement du RSA.

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RSA 15H/Semaines, sa pérception et des solutions

La rĂ©forme en France concernant les 15 heures d’activitĂ©s obligatoires bĂ©nĂ©voles imposĂ©es aux allocataires du RSA a Ă©tĂ© mal perçue pour plusieurs raisons :

Contrainte supplémentaire pour les plus vulnérables : Certains considÚrent que cette mesure crée une contrainte supplémentaire pour les personnes déjà en situation de précarité, augmentant la pression sur les plus vulnérables.

Manque de flexibilitĂ© : Les allocataires du RSA peuvent avoir des situations diverses, telles que des responsabilitĂ©s familiales ou des problĂšmes de santĂ©, rendant difficile la rĂ©alisation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©voles fixes.

Potentiel stigmatique : L’obligation de faire du bĂ©nĂ©volat peut ĂȘtre perçue comme stigmatisante, suggĂ©rant que les personnes touchĂ©es par le RSA doivent “mĂ©riter” leur soutien financier.

Pour remĂ©dier Ă  ces prĂ©occupations, des compensations peuvent ĂȘtre mises en place :

FlexibilitĂ© dans les activitĂ©s : Permettre aux allocataires du RSA de choisir parmi une gamme d’activitĂ©s bĂ©nĂ©voles, adaptĂ©es Ă  leurs compĂ©tences, intĂ©rĂȘts et contraintes personnelles.

Reconnaissance et valorisation :

Mettre en place un systÚme de reconnaissance formelle pour le travail bénévole effectué par les allocataires du RSA, mettant en avant leurs contributions à la communauté.

Accompagnement personnalisé : Offrir un soutien personnalisé pour aider les allocataires à trouver des activités bénévoles correspondant à leurs compétences et à leurs objectifs personnels, tout en prenant en compte leurs circonstances individuelles.

Options de formation : Proposer des opportunitĂ©s de formation pour renforcer les compĂ©tences professionnelles des allocataires, amĂ©liorant ainsi leurs perspectives d’emploi Ă  long terme.

Programmes de mentorat : Établir des programmes de mentorat pour offrir un soutien supplĂ©mentaire et aider les allocataires Ă  dĂ©velopper leurs compĂ©tences et leur confiance.

En mettant en Ɠuvre ces mesures, le gouvernement peut attĂ©nuer les rĂ©ticences associĂ©es Ă  cette rĂ©forme, en dĂ©montrant son engagement envers le bien-ĂȘtre des allocataires du RSA et en reconnaissant la diversitĂ© de leurs situations individuelles.

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Informations Insee Hauts de France (flux temps réel)l

Le taux de pauvretĂ© dans l’Aisne classĂ© par CommunautĂ©s de Communes (Source INSEE Octobre 2023)

Le taux de pauvretĂ© dans l’Aisne classĂ© par CommunautĂ©s de Communes (Source INSEE Octobre 2023)

TĂ©lĂ©charger l’Ă©tude INSEE ici :
Panorama de la pauvreté en Hauts de France (INSEE oct 2023)

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Témoignage Insertion (Vidéo Aisne-Actifs)

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Offre de formation pour les allocataires de RSA (src Les clés du social)

Offre de formation pour les allocataires de RSA
mercredi 21 septembre 2022

Une expĂ©rimentation de formation PEE (parcours d’entrĂ©e dans l’emploi) habituellement rĂ©servĂ© aux jeunes « neet » (ni en emploi, ni en formation) a Ă©tĂ© Ă©largie aux allocataires du RSA dans le cadre des Pactes rĂ©gionaux (2019-2021).

Dans l’évaluation qualitative de la rĂ©gion Île-de-France, trois grandes questions ont Ă©tĂ© identifiĂ©es : celle de la gouvernance du dispositif Ă  la fois transversal et multi-niveau, celle de l’accĂšs des allocataires du RSA Ă  des parcours de formation adaptĂ©s, celle de la mobilisation des employeurs pour l’insertion de ce public.

MĂ©thode de l’étude : une approche qualitative Ă  caractĂšre monographique sur la base d’entretiens individuels permettant de croiser les regards des acteurs parties prenantes, (plus de 80 professionnels et 50 stagiaires), soit :

Les partenaires institutionnels et stratégiques (PÎle emploi, Conseils départementaux, délégation territoriale régionale) ;

Les organismes de formation (direction, encadrement intermédiaire, formateurs) ;

Les partenaires locaux (associations, maisons de l’emploi, plans locaux pour l’insertion et l’emploi, etc
) ;

Les entreprises du groupement ainsi que les stagiaires inscrits en PEE.

L’ouverture du PEE aux allocataires du RSA a soulevĂ© des difficultĂ©s de gouvernance territoriale. Pour la RĂ©gion, cette extension du PEE n’était pas prioritaire, elle s’y est peu investie.

Le dĂ©ploiement de l’expĂ©rimentation a butĂ© sur plusieurs difficultĂ©s :

L’absence de concertation quant au public susceptible d’ĂȘtre orientĂ© vers les parcours PEE a contribuĂ© Ă  exclure des allocataires en accompagnement social suivis par les services du Conseil dĂ©partemental ou par des associations.

L’entrĂ©e statutaire dans le dispositif a posĂ© un problĂšme aux conseillers de PĂŽle emploi, attachĂ©s au droit commun.

L’absence de coordination de l’offre de formation entre la RĂ©gion et les dĂ©partements a pu faire dire Ă  certains acteurs que le PEE Ă©tait redondant ou entrait en concurrence avec les dispositifs dĂ©partementaux.

L’insuffisante sensibilisation au PEE des rĂ©fĂ©rents institutionnels n’a pas permis aux publics les moins informĂ©s et motivĂ©s de s’inscrire sur cette action de formation :

Communication peu lisible, manque de rĂ©fĂ©rents du public RSA, manque d’intermĂ©diation entre l’offre et le public
Un nombre important de stagiaires ont accĂ©dĂ© au PEE par le bouche-Ă -oreille. Seulement 38 % des places rĂ©servĂ©es aux allocataires du RSA avaient Ă©tĂ© occupĂ©es :

C’est en dĂ©finitive aux organismes (privĂ©s) de formation qu’a incombĂ© la responsabilitĂ© « d’animer le partenariat et d’assurer la coordination des partenaires extĂ©rieurs au groupement ».

Cette responsabilitĂ© n’a pas Ă©tĂ© valorisĂ©e financiĂšrement dans le cadre des marchĂ©s publics.

Une sĂ©curisation des parcours des allocataires qui demeure insuffisante : auparavant les parcours s’appuyaient sur des partenariats avec des centres de formation d’apprentis qui n’étaient pas accessibles Ă  un public adulte de plus de 30 ans. La sĂ©curisation des parcours PEE-RSA s’est heurtĂ©e Ă  la difficultĂ© de mobilisation des employeurs dans des parcours d’insertion et de formation.

La question de la rĂ©munĂ©ration des allocataires a reprĂ©sentĂ© un frein Ă  l’accĂšs au PEE : les professionnels accompagnant les allocataires ne maitrisaient pas la complexitĂ© des situations individuelles. Une entrĂ©e en PEE pouvait signifier une baisse de niveau de vie (pertes d’aides sociales connexes, frais de dĂ©placements, modes de garde
).

Les formateurs soulignent la nĂ©cessitĂ© de proposer un accompagnement « global » pendant la formation, c’est-Ă -dire d’intĂ©grer Ă  l’accompagnement en formation un accompagnement social afin de sĂ©curiser les parcours d’un public prĂ©caire :

Les rĂ©fĂ©rents sociaux des allocataires du RSA, lorsqu’ils ont Ă©tĂ© identifiĂ©s, n’ont pas constituĂ© un relais pour traiter des difficultĂ©s sociales pendant l’action de formation en raison de leur faible disponibilitĂ©.

Lorsque les formateurs ont pris en charge l’accompagnement social pendant l’action, ils ont regrettĂ© l’absence de reconnaissance de leur implication.

Le manque de lĂ©gitimitĂ© des formateurs dans le champ social les a souvent empĂȘchĂ©s d’actionner efficacement certains leviers ou de trouver des relais auprĂšs des structures de droit commun.
Les parcours PEE semblent atteindre l’objectif prĂŽnĂ© de proposer des parcours sur-mesure. La pĂ©dagogie des PEE apparait rĂ©pondre aux besoins des allocataires du RSA :

Les formateurs font part de stratĂ©gies construites pour encourager la persĂ©vĂ©rance d’un public mal Ă  l’aise avec un format scolaire ou trop « descendant ».

Ils soulignent l’importance de s’autoriser un dĂ©calage dans leur posture de formateurs et la nĂ©cessitĂ© de construire le programme au fil de l’eau en encourageant l’interactivitĂ©.

De construire des ateliers moins conventionnels (sorties culturelles, accompagnement dans les transports en commun, sophrologie, confiance en soi, etc
).

Une action Ă  l’ingĂ©nierie adaptĂ©e Ă  des publics considĂ©rĂ©s comme fragiles : cette action a facilitĂ© la coopĂ©ration entre des acteurs classiquement concurrents, cela a permis d’amĂ©liorer le maillage territorial des actions de formation et d’accroĂźtre la diversitĂ© des parcours proposĂ©s.

L’expĂ©rimentation interroge plus gĂ©nĂ©ralement le modĂšle Ă©conomique de l’action PEE : le type de financement retenu (heure stagiaire), la recherche d’un coĂ»t toujours moins Ă©levĂ© (entre 6 et 7 euros de l’heure), la mise en concurrence des organismes de formation, les primes incitatives versĂ©es en fonction des « sorties positives » prĂ©sentent le risque de mener une logique misant sur le placement rapide des stagiaires plutĂŽt que sur l’élaboration d’un projet professionnel :

L’expĂ©rimentation interroge le modĂšle de financement des organismes de formation accompagnant des publics fragiles.

Le PEE constitue une action d’insertion pour laquelle le paiement en heures stagiaire ne semble ni pertinent ni adaptĂ©.

L’articulation des compĂ©tences institutionnelles entre Conseil rĂ©gional (action de formation) et Conseils dĂ©partementaux (accompagnement social) n’a Ă©tĂ© que peu travaillĂ©e.

Les dĂ©partements sont peu repĂ©rĂ©s comme partie prenante des PIC (plans d’investissement dans les compĂ©tences) et des Pactes rĂ©gionaux d’investissement dans les compĂ©tences, bien qu’ils accompagnent des demandeurs d’emploi en difficultĂ©s.

L’articulation des compĂ©tences territoriales nĂ©cessiterait que les collectivitĂ©s travaillent sur la complĂ©mentaritĂ© de leurs offres mutuelles.

Les stagiaires se sont dĂ©clarĂ©s majoritairement satisfaits du PEE. Les sorties positives s’élĂšvent Ă  41 % (21 % en emploi et 20 % en formation). Le PEE apparaĂźt adaptĂ© aux allocataires du RSA Ă  3 titres.

Il permet un enclenchement rapide du parcours, une pĂ©dagogie ajustĂ©e aux besoins d’un public en difficultĂ©, il offre un accompagnement global ou intĂ©grĂ©.

Pour cette expĂ©rience, faute d’instance de coordination du dispositif PEE, le dĂ©cloisonnement institutionnel espĂ©rĂ© n’a pas eu lieu. Sensibiliser les professionnels qui accompagnent et orientent les publics (conseillers de PĂŽle emploi, travailleurs sociaux des CCAS, des dĂ©partements, des conseillers en insertion des Plie (plan local insertion emploi), etc
) s’avĂšre nĂ©cessaire pour favoriser l’accĂšs Ă  la formation des publics fragiles.

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Zoom sur la réforme du RSA 15 HEURES

État des lieux du RSA et projets gouvernementaux

mercredi 4 octobre 2023

Entre déclarations fracassantes sur les titulaires du RSA et loi Plein emploi qui amorce son parcours parlementaire controversé, il est bon de revenir à la réalité des faits.

Le revenu de solidarité active (RSA) assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer.

Le RSA est ouvert, sous certaines conditions, aux personnes d’au moins 25 ans et aux jeunes actifs de 18 Ă  24 ans s’ils sont parents isolĂ©s ou s’ils justifient d’une certaine durĂ©e d’activitĂ© professionnelle.

Plusieurs composantes peuvent ĂȘtre distinguĂ©es :

Le RSA socle s’adresse aux foyers dont les ressources sont infĂ©rieures au montant forfaitaire, que le foyer perçoive des revenus d’activitĂ© (RSA socle et activitĂ©) ou non (RSA socle).

Le RSA activitĂ© seul est versĂ© aux foyers dont les revenus d’activitĂ© sont supĂ©rieurs au montant forfaitaire, mais infĂ©rieurs au revenu garanti.

Le droit Ă  l’allocation est rĂ©Ă©tudiĂ© tous les 3 mois sur la base des ressources perçues par le foyer au trimestre prĂ©cĂ©dent.

En 2023, le montant mensuel de l’aide pour une personne seule et sans ressources est de 607,75 euros par mois ou 911,63 euros pour un couple sans enfant ou 1 276,29 euros pour un couple avec deux enfants. Le montant du RSA dĂ©pend Ă  la fois de la situation familiale et des revenus du travail.

AprĂšs une augmentation de bĂ©nĂ©ficiaires pendant le COVID, l’étude de la DREES constate une baisse de :

6,2 % des effectifs du RSA (fin 2021, 1,93 million de foyers perçoivent le RSA), aprÚs une forte hausse de 7,4 % en 2020 ;

La baisse du RSA concerne plus les hommes que les femmes qui restent toutefois majoritaires (54 % des bénéficiaires).

Foyers bénéficiaires du RSA socle selon la situation familiale en 2021

Hommes seuls
709,7 milliers
Femmes seules
363,1 milliers
Couples
237 milliers
Famille monoparentale hommes
51,2 milliers
Famille monoparentale femmes
569,4 milliers

Plusieurs expĂ©riences d’insertion, de formation ont Ă©tĂ© peu probantes (voir le dispositif Parcours d’entrĂ©e dans l’emploi). Elles se sont heurtĂ©es Ă  l’absence de coordination des professionnels (conseillers de PĂŽle emploi, travailleurs sociaux des CCAS, des dĂ©partements, conseillers en insertion des PLIE-plan local insertion) et Ă  la multiplicitĂ© des financeurs

En 2023, dix-huit dĂ©partements expĂ©rimentent le dispositif de 15 Ă  20 heures d’activitĂ© pour les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA :

Le département du Haut-Rhin a été un des premiers à exiger des heures de bénévolat. Le président du Conseil départemental reconnaßt la faible efficacité du dispositif.

Seulement 500 allocataires du RSA sur 40 000 ont accepté une telle démarche.

Ces 500 allocataires se trouvent ĂȘtre parmi ceux les plus proches de l’emploi, autrement dit ce sont ceux qui auraient trouvĂ© un emploi sans contrepartie au versement du RSA.

À l’inverse, les heures de bĂ©nĂ©volat imposĂ©es comme contrepartie ne sont pas efficaces pour aider les allocataires les plus Ă©loignĂ©s de l’emploi.

Plusieurs dĂ©partements dont celui de Seine-Saint-Denis se sont retirĂ©s en raison de la faiblesse des moyens mis en Ɠuvre pour un dĂ©partement (800 000 euros).

Beaucoup d’incertitudes et de malentendus sur cette prochaine rĂ©forme du RSA :

Comment indemniser ces 15 Ă  20 heures : dans le cadre du RSA, cela reviendra Ă  rĂ©munĂ©rer Ă  7 euros alors que le Smic est aujourd’hui Ă  9,11 euros nets.

Quelle situation pour les couples dont un travailleur Ă  mi-temps et un allocataire du RSA ? Le conjoint devrait-il lui aussi rĂ©aliser 15 Ă  20 heures d’activitĂ© ?

*Les conseillers chargĂ©s d’accompagner, d’aider les allocataires devront-ils dĂ©clencher la sanction ?

La rĂ©forme prĂ©voit la crĂ©ation de « France Travail » : chaque conseiller de PĂŽle emploi suit 98 inscrits en moyenne. La taille moyenne d’un portefeuille pour un conseiller est de 150 demandeurs d’emploi. Il faudrait doubler les effectifs des travailleurs sociaux pour accompagner correctement les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA.

Le gouvernement reconnaĂźt que sa rĂ©forme coĂ»tera a minima entre 2,3 et 2,7 milliards d’euros entre 2024 et 2026.

Si l’on compare au coĂ»t pour l’État du contrat d’engagement jeune (CEJ), soit 1 600 euros par jeune, l’accompagnement des allocataires du RSA se rapproche de 6 milliards.

Penser le RSA dans toute sa complexitĂ© ne peut se faire sans une refonte en profondeur de l’ensemble des prestations sociales et de l’articulation entre tous les dispositifs (allocation logement, allocations familiales
), sans oublier celle de l’assurance chĂŽmage. Le projet de loi « pour le plein emploi », qui doit donner naissance Ă  France travail, successeur de PĂŽle emploi et mettre en place un accompagnement plus personnalisĂ© des allocataires du RSA a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au SĂ©nat le 10 juillet 2023 et vient d’arriver Ă  l’AssemblĂ©e nationale.

Références

https://www.clesdusocial.com/

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Veille : RĂ©forme RSA 15h/sem

Quelques articles Ă  jour au sujet du sujet :



OPINION
RĂ©forme du RSA : et si on parlait travail ?
LE 04/10/2023
7 min

Maud Simonet
sociologue, chercheuse au CNRS à l’IDHES-Nanterre
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4Commentaire(s)
Lors de son passage Ă  Sud Radio, le 21 septembre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a Ă©tĂ© interrogĂ© sur la rĂ©forme du revenu social d’activitĂ© (RSA) inscrite dans la loi Plein emploi. RSA qui devrait dĂ©sormais « ĂȘtre assorti d’une durĂ©e hebdomadaire d’activitĂ© du demandeur d’emploi d’au moins 15 heures » selon les termes votĂ©s au SĂ©nat en juillet.

A la remarque de Jean-Jacques Bourdin « 607 euros, 15 Ă  20 heures par semaine
 ça fait 7 euros de l’heure ! », le ministre a rĂ©pondu, sur un ton outrĂ©, « ne dites pas 15 Ă  20 heures, ça fait 7 euros de l’heure
 On ne parle pas de travail ! ».

Quelques jours plus tard, alors que les dĂ©bats sur le texte dĂ©marraient de façon houleuse Ă  l’AssemblĂ©e, face aux critiques des dĂ©putĂ©.e.s de La France Insoumise, Olivier Dussopt s’est Ă  nouveau exclamĂ© : « Ne parlez pas de travail, vous ne connaissez pas ! ».

Le flou entoure à la fois le contenu concret desdites « activités » (de la formation aux mises en situation, en passant par les « remobilisations individuelles ou collectives ») et la budgétisation de leur « accompagnement individualisé ». Ce flou pourrait, à lui seul, expliquer la venue de ces soupçons de travail gratuit et de travail obligatoire qui semblent contrarier le ministre.

Reste qu’en s’appuyant simplement sur ce que l’on connaĂźt de ce type de rĂ©forme, on conviendra qu’il s’avĂšre difficile de ne pas parler de travail.
Une longue histoire internationale
Tout d’abord, cette transformation conditionnelle de l’aide sociale française s’inscrit dans un tournant politique qui a dĂ©jĂ  une longue histoire internationale, bien documentĂ©e, le workfare.

Ce nĂ©ologisme, crĂ©Ă© Ă  partir de la contraction du terme Welfare – aide sociale – et du terme Work – travail – a Ă©tĂ© forgĂ© par Nixon en 1969. Mais c’est surtout Ă  Ronald Reagan qu’il reviendra, dĂšs 1976, d’en faire la promotion.

A grand renfort de discours racistes et sexistes, le prĂ©sident Ă©tats-unien va parvenir Ă  imposer dans le dĂ©bat social une figure repoussoir de la dĂ©pendance et de l’assistanat : la Welfare Queen, dĂ©peinte sous les traits d’une « femme noire des banlieues de Chicago se jouant de l’Etat social amĂ©ricain en cultivant le goĂ»t de la paresse ».

Des mesures visant Ă  la fois Ă  restreindre l’aide sociale fĂ©dĂ©rale et Ă  conditionner son versement Ă  l’exĂ©cution d’un travail vont alors ĂȘtre mises en place pour de nombreuses catĂ©gories de bĂ©nĂ©ficiaires, parmi lesquelles les mĂšres avec des enfants en bas Ăąge qui Ă©taient soutenues depuis 1935 par la crĂ©ation de l’AFDC (Aid to Family with Dependant Children).

Bill Clinton clĂŽturera cette sĂ©quence par le vote de la loi de rĂ©forme de l’aide sociale de 1996 qui institutionnalise ce nouveau paradigme au niveau fĂ©dĂ©ral en introduisant le principe d’une contrepartie sous forme de participation Ă  des
programmes d’activitĂ© (emplois subventionnĂ©s ou non, formation professionnelle…).

Au-delĂ  des Etats-Unis, cette norme de l’« activation » des bĂ©nĂ©ficiaires de l’aide sociale va progressivement se diffuser Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle au Royaume‐Uni, en Australie, en Allemagne, en Suisse


Loin d’ĂȘtre une innovation, le conditionnement du RSA vient donc, plutĂŽt tardivement mais en lien avec les Ă©volutions plus anciennes du contrĂŽle des chĂŽmeur.se.s, ajouter la France dans le long cortĂšge de pays occidentaux qui ont opĂ©rĂ© ce basculement du Welfare au Workfare, au cours des 30 derniĂšres annĂ©es. Les programmes et les modalitĂ©s sont Ă  chaque fois spĂ©cifiques (des « Ein euro jobs » allemands Ă  l’Angleterre de Moi, Daniel Blake), mais le projet global reste le mĂȘme.

Plus ou moins frontalement, ces rĂ©formes s’accompagnent toujours d’une rhĂ©torique qui fait porter aux allocataires la responsabilitĂ© de leur situation, insiste sur les devoirs et les obligations sociales et tend, paradoxalement, Ă  invisibiliser tout le travail de soin, d’éducation, de solidaritĂ© ou tout simplement de « subsistance »1 qu’accomplissent, en rĂ©alitĂ©, au quotidien, les personnes sans emploi, comme cherche Ă  l’évaluer un rĂ©cent rapport du Secours Catholique et de l’association Aequitaz.

Une pratique de régulation du marché du travail
Mais le Workfare n’est pas seulement une idĂ©ologie anti-pauvres. C’est aussi trĂšs concrĂštement une pratique de rĂ©gulation du marchĂ© du travail. « Le Workfare ne consiste pas Ă  crĂ©er des emplois pour ceux qui n’en ont pas mais Ă  crĂ©er des travailleurs pour des emplois dont personne ne veut » Ă©crivait ainsi Jamie Peck dans Workfare States en 2001. Il invitait par cette formule Ă  renverser la prĂ©sentation habituelle de cette politique – remettre les assistĂ©.e.s au travail – et Ă  prendre au sĂ©rieux sa participation au fonctionnement du marchĂ© du travail par la construction d’une « nouvelle catĂ©gorie de travailleur.se.s forcĂ©.e.s », contraint.e.s d’accepter du travail pas, ou trĂšs mal, payĂ©. Et ce « au nom de la citoyennetĂ© », de ses devoirs, de leur dignité 

Dans son analyse du dĂ©veloppement et de la contestation du workfare dans la ville de New York dans les annĂ©es 1980-1990, le sociologue amĂ©ricain John Krinsky souligne que ces workfare workers, qui travaillaient parfois entre 20 et 40 heures par semaine en Ă©change de leurs allocations, n’avaient pas accĂšs Ă  la reprĂ©sentation syndicale, Ă  la protection lĂ©gale contre le harcĂšlement sexuel, ou tout simplement Ă  des rĂ©munĂ©rations et un travail dĂ©cents. Essentiellement placĂ©.e.s dans les services municipaux, ils et elles Ă©taient plus de 6 000 au cours des annĂ©es 1990 Ă  nettoyer les rues, les parcs ou les stations du mĂ©tro de New York, Ă  cĂŽtĂ© et, de plus en plus, Ă  la place de fonctionnaires municipaux. Fonctionnaires dont le nombre, lui, diminuait drastiquement depuis la crise budgĂ©taire des annĂ©es 1970.

Partageant leur quotidien et une partie de leurs tĂąches, ils et elles n’en partageaient ni le salaire, ni les droits, ni les possibilitĂ©s de carriĂšre. Mieux, ce dĂ©veloppement d’une main-d’Ɠuvre invisible et prĂ©caire, en dehors du pouvoir syndical et du droit, a constituĂ© « une stratĂ©gie parmi d’autres de flexibilisation de la main-d’Ɠuvre publique ».

Le travail dont il faudrait parler avec la rĂ©forme en cours du RSA n’est donc pas uniquement celui que l’on va inciter les bĂ©nĂ©ficiaires Ă  accepter, de gré  ou de force, en contrepartie de leur allocation, qu’il relĂšve du stage, de la « mise en situation » ou de l’emploi dĂ©guisĂ©. C’est aussi, dans le contexte de sous-financement des services publics que l’on connaĂźt aujourd’hui en France, ce travail qui risque de glisser d’emplois publics dĂ©jĂ  largement prĂ©carisĂ©s vers du travail gratuit et invisibilisĂ©, confiĂ© aux allocataires « conditionnĂ©.e.s ».

L’enjeu de cette mise sous condition du RSA ce n’est donc pas simplement la coercition du travail mais c’est aussi sa gratuitisation, sur fond de substitution et de mise en concurrence entre diffĂ©rents statuts de travailleur.se.s. Avant mĂȘme que la rĂ©forme du RSA n’ait Ă©tĂ© votĂ©e par l’AssemblĂ©e, la dĂ©putĂ©e Les RĂ©publicains de l’Aube, ValĂ©rie Bazin-Malgras, avait dĂ©jĂ  dĂ©posĂ© une proposition de loi visant Ă  « conditionner le versement du RSA Ă  l’aide active aux vendanges et rĂ©coltes saisonniĂšres ». « On ne va pas leur demander, on va les obliger » prĂ©cisait-elle dans l’entretien accordĂ© au journal L’Est-Eclair, « pour rĂ©duire le recours (des entreprises locales) aux travailleurs dĂ©tachĂ©s ».

Mais surtout ne parlons pas de travail… Parlons de dignitĂ©, d’engagement, et de citoyennetĂ©.

———–
AprĂšs l’adoption de l’amendement sur le RSA dans le cadre du projet de loi sur le “plein-emploi” qui
conditionne son versement Ă  15 heures d’activitĂ©s hebdomadaires obligatoires, les associations
féministes de la Martinique redoutent la précarisation de certaines bénéficiaires et notamment
l’instauration d’un travail masquĂ© et sous-payĂ©.
Pedro Monnerville , InĂšs Tresident-Ranguin ‱ PubliĂ© le 12 octobre 2023 Ă  15h20
La réforme du RSA qui vise à imposer 15 heures de bénévolat par semaine aux allocataires du RSA
suscite de nombreuses rĂ©actions depuis son adoption Ă  l’AssemblĂ©e nationale. Du cĂŽtĂ© des opposants,
les qualificatifs nĂ©gatifs ne manquent pas. Ils craignent l’instauration d’un travail masquĂ© et sous-payĂ©.
L’association fĂ©ministe Culture ÉgalitĂ© fustige cette dĂ©cision, qui devrait principalement impacter les
femmes.
Cette mesure est tout simplement scandaleuse. On prend les gens qui sont au RSA pour des
fainĂ©ants, des gens qui ne veulent pas travailler. Elles seront obligĂ©es d’aller faire 15h de travail. Nous
connaissons les problĂšmes de transport pour ces femmes. Comment vont-elles pouvoir concilier leurs
enfants, et cette formation dans la situation de sous-développement du transport dans lequel on est.
Georges Arnaud, de Culture ÉgalitĂ©
Un sentiment partagĂ© par l’Union des Femmes. Selon l’association, le gouvernement est aux antipodes
des rĂ©alitĂ©s locales en matiĂšre de pauvretĂ© et ne s’attaque qu’aux plus fragiles.
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RSA conditionnĂ© Ă  15 heures d’activitĂ© : que va changer le projet de loi « Plein emploi » pour les
indépendants et les agriculteurs ?
Le projet de loi plein emploi prĂ©voit que le conditionnement du versement du RSA Ă  15 d’heures
d’activitĂ©s obligatoires concerne tous les allocataires, dont les indĂ©pendants, autoentrepreneurs ou
encore les non-salariés agricoles qui en bénéficient.
Par Marie Haynes
RSA : + 8 euros – Le revenu de solidaritĂ© active (RSA), qui a remplacĂ© le RMI en 2009, augmente de
1,75 % Ă  483 euros pour une personne seule sans enfant et Ă  724 euros pour un couple sans enfant.
AFP
Le projet de loi plein emploi qui prévoit notamment le conditionnement du versement du RSA à des
heures minimales d’activitĂ©s hebdomadaires doit ĂȘtre votĂ© mardi 10 octobre Ă  l’AssemblĂ©e nationale.
POLITIQUE – C’est un chiffre qui fait parler. En l’état, le projet de loi relatif au « Plein-emploi » qui doit
ĂȘtre votĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale ce mardi 10 octobre, prĂ©voit que le versement du RSA (Revenu de
solidaritĂ© active) soit conditionnĂ© Ă  15 heures d’activitĂ©s hebdomadaires exercĂ©es par le bĂ©nĂ©ficiaire.
Une obligation dĂ©finie dans le cadre d’un « contrat d’engagement » qui, s’il n’est pas respectĂ©, pourrait
entraüner des sanctions allant jusqu’à la suppression de l’allocation.
Les 15 heures, le compromis du gouvernement avec LR
Ces 15 heures inscrites noir sur blanc sont chĂšres aux RĂ©publicains, avec qui le gouvernement a
trouvĂ© un compromis Ă  l’AssemblĂ©e nationale le 28 septembre. En effet, c’est d’abord en premiĂšre
lecture au Sénat que les parlementaires de droite ont fait entrer cette notion précise, dans un
amendement mentionnant une « durĂ©e hebdomadaire d’activitĂ© du demandeur d’emploi d’au moins
quinze heures, » lĂ  oĂč le texte du gouvernement n’évoquait aucune durĂ©e particuliĂšre.
À l’AssemblĂ©e nationale, l’obligation se veut moins ferme puisque l’amendement portĂ© par les dĂ©putĂ©s
(Document à la discrétion des intervenants Institutionnels en contact et aux contributeurs)
ARCHE O2 -/ tel : 06 81 56 39 24 – mail : contact@arche02.fr – web : www.arche02.fr
LR, et adoptĂ© par 88 voix contre 27, Ă©voque toujours 15 heures d’activitĂ©, mais prĂ©cise qu’elle « peut
ĂȘtre rĂ©duite (…) sans toutefois ĂȘtre nulle. » L’amendement exclut par ailleurs du dispositif les personnes
« rencontrant des difficultĂ©s particuliĂšres et avĂ©rĂ©es » telles que les personnes souffrant d’un handicap
ou les parents isolés.
Quid des allocataires du RSA déjà en activité ? En effet, en France, une partie des allocataires du RSA
ont un statut d’indĂ©pendant, d’autoentrepreneur ou de non-salariĂ© agricole. En dĂ©but d’activitĂ© ou
lorsque leurs ressources financiĂšres sont insuffisantes pour vivre normalement, ceux-ci peuvent faire
valoir leur droit au RSA, dont le montant s’établit actuellement Ă  607,75 euros pour une personne seule
et sans enfant. Selon la DREES (Direction de la recherche, des Ă©tudes, de l’évaluation et des
statistiques), en France, en juin 2023, 1,86 million de foyers étaient allocataires du revenu de solidarité
active.
L’inquiĂ©tude des non-salariĂ©s agricoles
IntĂ©grĂ©s au nouveau dispositif, certains de ces allocataires s’inquiĂštent. Dans un communiquĂ©, le
président de la Mutualité sociale agricole, Pascal Cormery, regrette que la spécificité des non-salariés
agricoles « ait Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e ». Selon lui, « l’objectif de redirection vers le monde de l’emploi ne semble
pas opĂ©rant puisqu’ils y sont dĂ©jĂ  et ne s’en sont jamais Ă©loignĂ©s », explique-t-il.
Pour Paul Christophe, co-rapporteur du projet de loi, et dĂ©putĂ© Horizons dans le Nord oĂč le dispositif
est en cours d’expĂ©rimentation, les 15 heures Ă©voquĂ©es inquiĂštent Ă  tort. InterpellĂ© en sĂ©ance par les
députés de gauche notamment sur cette situation spécifique au monde agricole, le député veut
rassurer : « L’agriculteur qui, pour des raisons X ou Y, fait des mauvaises rĂ©coltes, touche le RSA mais
fait 60 heures d’activitĂ©s par semaine, Ă©videmment qu’on ne va pas lui imposer 15 de plus, » explique-
t-il au HuffPost. Une rĂ©ponse qu’il avait dĂ©jĂ  apportĂ©e dans l’hĂ©micycle, et Ă  laquelle le dĂ©putĂ© insoumis
Hadrien Clouet avait rĂ©torquĂ© : « OĂč est la garantie lĂ©gale de vos propos ? ».
Une promesse de souplesse, mais pas de dérogation dans le texte
En effet, cette adaptation du dispositif au cas par cas est assumĂ©e par le dĂ©putĂ©. Dans la situation oĂč
un allocataire dĂ©jĂ  en activitĂ© justifie par exemple de dix heures d’activitĂ©s hebdomadaires, et non de
quinze, il promet « la souplesse » : « Évidemment, si cinq heures supplĂ©mentaires vont venir bonifier
son parcours, elles vont ĂȘtre proposĂ©es, Ă  travers une formation complĂ©mentaire par exemple,
explique-t-il au HuffPost. Mais si ça n’apporte pas de plus-value, ce qui sera proposĂ© pourra, par
exemple, ĂȘtre une simple discussion avec l’allocataire, et ça se limitera Ă  ça… On ne va pas imposer Ă 
un indĂ©pendant qui travaille dans l’infographie, cinq heures de macramĂ©, il faut que ça ait du sens. »
L’ensemble du projet de loi doit dĂ©sormais ĂȘtre soumis au vote des dĂ©putĂ©s ce mardi 10 octobre, avant
l’arrivĂ©e du texte en commission mixte paritaire oĂč dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs devront se mettre d’accord sur
une version finale. Et l’article 2 qui mentionne les fameuses 15 heures d’activitĂ©s pourrait cristalliser les
tensions.
Si la gauche risque de toujours trouver la proposition trop contraignante, les sénateurs de droite
pourraient se braquer. Une position exprimée par la sénatrice LR et rapporteure du projet de loi au
SĂ©nat, Pascale Gruny, auprĂšs de Public SĂ©nat : « Je suis inquiĂšte sur le fait que l’objectif [des quinze
heures, ndlr] ne soit pas un objectif contraignant. On pourrait toujours trouver une bonne excuse, et
donc des personnes vont rester sur le cÎté.
(Document à la discrétion des intervenants Institutionnels en contact et aux contributeurs)
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RSA sous conditions : quel bilan peut-on tirer de l’expĂ©rimentation ?
PODCAST – Dans cet Ă©pisode de “Focus”, Martial You se penche sur la rĂ©forme du revenu de solidaritĂ©
active, avec Nerissa Hemani, journaliste Ă  RTL, Bernard Vivier, directeur de l’Institut SupĂ©rieur du
Travail, et Michel Picon, vice-prĂ©sident de l’U2P.
Crédit : PASCAL GUYOT / AFP
465. RSA sous conditions : quel bilan peut-on tirer de l’expĂ©rimentation ?
00:22:35
Écouter
Martial You – Ă©ditĂ© par Sylvain Zimmermann
publié le 25/09/2023 à 06:30
La rĂ©forme du RSA (revenu de solidaritĂ© active) est au cƓur du projet de loi pour le plein-emploi
examinĂ© par l’AssemblĂ©e Ă  partir du lundi 25 septembre 2023. Et les dĂ©bats s’annoncent houleux.
Elle impose un minimum de quinze heures d’activitĂ© hebdomadaires aux bĂ©nĂ©ficiaires de l’allocation.
Depuis avril 2023, dix-huit dĂ©partements expĂ©rimentent le nouveau parcours d’accompagnement “RSA
sous conditions” pour aider les bĂ©nĂ©ficiaires Ă  remettre un pied dans le monde professionnel.
Comment peut-on vivre avec 607,75 euros par mois (911,63 euros pour un couple sans enfant) ? Le
RSA est-il une trappe vers la pauvretĂ© et l’assistanat ? Y a-t-il une vraie recherche active pour revenir
sur le marchĂ© de l’emploi ? Il y a prĂšs de 2 millions d’allocataires du RSA en France : des jeunes
cĂ©libataires, des mĂšres isolĂ©es avec des enfants, etc. C’est-Ă -dire qu’il y a au moins 4 millions de
Français qui dépendent directement de cette aide.
Le projet de rĂ©forme du RSA a Ă©tĂ© trĂšs dĂ©criĂ© au dĂ©part car il implique des heures d’activitĂ© ou de
formation par semaine en échange de ce suivi personnalisé. Est-ce que ce nouveau dispositif
fonctionne ?
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emploi
Nobel d’Ă©conomie 2023 : l’AmĂ©ricaine Claudia Goldin sacrĂ©e
“Les allocataires du RSA sont beaucoup mieux suivis par PĂŽle Emploi. À Épinal, les conseillers qui participent Ă  l’expĂ©rimentation vont passer de 250 Ă  50 demandeurs d’emploi Ă  suivre, exclusivement
des allocataires du RSA”, explique Nerissa Hemani, journaliste au service sociĂ©tĂ© de RTL.
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Mise Ă  jour du 25/10/2023 Ă  10h45] Lundi 23 octobre, dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs se sont entendus sur un texte commun concernant la loi Plein emploi. Le projet de loi devrait notamment automatiser l’inscription des bĂ©nĂ©ficiaires du RSA sur la liste des demandeurs d’emploi (sauf cas particuliers) et imposer Ă  l’ensemble de ces personnes une activitĂ© d’hebdomadaire via un contrat d’engagement rĂ©ciproque. Les quinze heures d’activitĂ© Ă©voquĂ©es devraient faire l’objet d’un vote le 9 novembre prochain.

Par ailleurs, le nouvel accord sur le projet de loi devrait rĂ©introduire l’article 10, supprimĂ© rĂ©cemment, et ainsi faciliter la crĂ©ation d’un service public de la petite enfance.

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la loi sur le Plein emploi devrait, selon le gouvernement, permettre de faire baisser le taux de chĂŽmage aux alentours de 5% d’ici fin 2027. Il est actuellement Ă  7,2%.

France Travail pour remplacer PĂŽle Emploi
Pour “permettre l’inscription systĂ©matique, facilitĂ©e et accĂ©lĂ©rĂ©e de toutes les personnes en recherche d’emploi ou d’une orientation”, l’exĂ©cutif mise sur le remplacement de PĂŽle emploi par un nouvel opĂ©rateur aux compĂ©tences Ă©largies : France Travail. Cette crĂ©ation, mesure-clĂ© de la rĂ©forme, doit intervenir dĂšs le 1er janvier 2024.

Les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA inscrits d’office au nouveau PĂŽle emploi
ConcrĂštement, la loi prĂ©voit d’inscrire automatiquement les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA Ă  France Travail au moment de leur demande d’ouverture de droits. “La finalitĂ© est l’insertion professionnelle pour tous”, prĂ©cise la synthĂšse du dossier de presse. Le gouvernement justifie par ailleurs la mesure par le besoin de “connaitre Ă  l’Ă©chelle d’un territoire l’ensemble des personnes en recherche d’emploi et la nature de leurs besoins et aspirations”.

Un contrat d’engagement pour tous les demandeurs d’emploi
La loi Plein Emploi devrait imposer 15 heures d’activitĂ© obligatoire aux bĂ©nĂ©ficiaires du RSA (sauf cas particuliers) et, suite Ă  l’adoption d’une sanction appelĂ©e suspension-remobilisation le 29 septembre dernier, les personnes qui ne respectent pas leur contrat d’engagement pourraient ĂȘtre pĂ©nalisĂ©es. C’est le conseil dĂ©partemental qui dĂ©cidera ou non de suspendre le versement du RSA. Toutefois, il pourra ĂȘtre rĂ©attribuĂ© rapidement si le bĂ©nĂ©ficiaire respecte finalement son contrat d’engagement. Il aura alors la possibilitĂ© de rĂ©cupĂ©rer les sommes perdues de maniĂšre rĂ©troactive, mais dans la limite de 3 mois de versement seulement.

Le versement du RSA suspendu en cas de manquement au contrat d’engagement
Autre changement en vue, “le bĂ©nĂ©ficiaire du RSA devra s’engager Ă  suivre le parcours d’insertion (…) discutĂ© avec lui, faute de quoi son allocation pourra ĂȘtre suspendue ou supprimĂ©e”, indique le dossier de presse du gouvernement. En effet, en cas de manquement au contrat d’engagement, “le conseiller pourra dĂ©sormais, sauf opposition du prĂ©sident du conseil dĂ©partemental, suspendre le versement du RSA, (…) avec une rĂ©gularisation rĂ©troactive lorsque la personne respecte Ă  nouveau ses engagements”, rapporte l’AFP.

Des nouveautĂ©s pour les demandeurs d’emploi et les travailleurs en situation de handicap
Pour considĂ©rer les demandeurs d’emploi en situation de handicap comme des demandeurs d’emploi avant tout, le texte portĂ© par l’exĂ©cutif prĂ©voit de les accompagner dans l’emploi “prioritairement en milieu ordinaire”. L’opĂ©rateur France Travail sera en charge de cet accompagnement, “en lien avec les opĂ©rateurs spĂ©cialisĂ©s”, peut-on lire dans le dossier de presse. La rĂ©forme entend Ă©galement simplifier les dĂ©marches pour obtenir la reconnaissance de la qualitĂ© de travailleur handicapĂ© (RQTH) et aligner les droits des travailleurs en Esat sur ceux des salariĂ©s ordinaires.

Un accord sur le service public de la petite enfance
Suite Ă  un accord entre dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs conclu le 23 octobre dernier, l’article 10 Ă©voquant ma mise en place d’un service public de la petite enfance devrait ĂȘtre rĂ©introduit. Pour rappel, il avait Ă©tĂ© supprimĂ© le 3 octobre. Il devrait permettre d’amĂ©liorer les possibilitĂ©s de garde et d’aider certains parents Ă  la reprise du travail.

État des lieux du RSA et projets gouvernementaux
mercredi 4 octobre 2023

Entre dĂ©clarations fracassantes sur les titulaires du RSA et loi Plein emploi qui amorce son parcours parlementaire controversĂ©, il est bon de revenir Ă  la rĂ©alitĂ© des faits. Le revenu de solidaritĂ© active (RSA) assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer. Le RSA est ouvert, sous certaines conditions, aux personnes d’au moins 25 ans et aux jeunes actifs de 18 Ă  24 ans s’ils sont parents isolĂ©s ou s’ils justifient d’une certaine durĂ©e d’activitĂ© professionnelle.

Plusieurs composantes peuvent ĂȘtre distinguĂ©es :

Le RSA socle s’adresse aux foyers dont les ressources sont infĂ©rieures au montant forfaitaire, que le foyer perçoive des revenus d’activitĂ© (RSA socle et activitĂ©) ou non (RSA socle).
Le RSA activitĂ© seul est versĂ© aux foyers dont les revenus d’activitĂ© sont supĂ©rieurs au montant forfaitaire, mais infĂ©rieurs au revenu garanti.
Le droit Ă  l’allocation est rĂ©Ă©tudiĂ© tous les 3 mois sur la base des ressources perçues par le foyer au trimestre prĂ©cĂ©dent.

En 2023, le montant mensuel de l’aide pour une personne seule et sans ressources est de 607,75 euros par mois ou 911,63 euros pour un couple sans enfant ou 1 276,29 euros pour un couple avec deux enfants. Le montant du RSA dĂ©pend Ă  la fois de la situation familiale et des revenus du travail.

AprĂšs une augmentation de bĂ©nĂ©ficiaires pendant le COVID, l’étude de la DREES constate une baisse de :

6,2 % des effectifs du RSA (fin 2021, 1,93 million de foyers perçoivent le RSA), aprÚs une forte hausse de 7,4 % en 2020 ;
La baisse du RSA concerne plus les hommes que les femmes qui restent toutefois majoritaires (54 % des bénéficiaires).
Foyers bénéficiaires du RSA socle selon la situation familiale en 2021

Hommes seuls
709,7 milliers
Femmes seules
363,1 milliers
Couples
237 milliers
Famille monoparentale hommes
51,2 milliers
Famille monoparentale femmes
569,4 milliers

Plusieurs expĂ©riences d’insertion, de formation ont Ă©tĂ© peu probantes (voir le dispositif Parcours d’entrĂ©e dans l’emploi). Elles se sont heurtĂ©es Ă  l’absence de coordination des professionnels (conseillers de PĂŽle emploi, travailleurs sociaux des CCAS, des dĂ©partements, conseillers en insertion des PLIE-plan local insertion) et Ă  la multiplicitĂ© des financeurs https://www.clesdusocial.com/offre-de-formation-pour-les-allocataires-de-rsa.

En 2023, dix-huit dĂ©partements expĂ©rimentent le dispositif de 15 Ă  20 heures d’activitĂ© pour les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA :

Le département du Haut-Rhin a été un des premiers à exiger des heures de bénévolat. Le président du Conseil départemental reconnaßt la faible efficacité du dispositif.
Seulement 500 allocataires du RSA sur 40 000 ont accepté une telle démarche.
Ces 500 allocataires se trouvent ĂȘtre parmi ceux les plus proches de l’emploi, autrement dit ce sont ceux qui auraient trouvĂ© un emploi sans contrepartie au versement du RSA.
À l’inverse, les heures de bĂ©nĂ©volat imposĂ©es comme contrepartie ne sont pas efficaces pour aider les allocataires les plus Ă©loignĂ©s de l’emploi.
Plusieurs dĂ©partements dont celui de Seine-Saint-Denis se sont retirĂ©s en raison de la faiblesse des moyens mis en Ɠuvre pour un dĂ©partement (800 000 euros).
Beaucoup d’incertitudes et de malentendus sur cette prochaine rĂ©forme du RSA :

Comment indemniser ces 15 Ă  20 heures : dans le cadre du RSA, cela reviendra Ă  rĂ©munĂ©rer Ă  7 euros alors que le Smic est aujourd’hui Ă  9,11 euros nets.
Quelle situation pour les couples dont un travailleur Ă  mi-temps et un allocataire du RSA ? Le conjoint devrait-il lui aussi rĂ©aliser 15 Ă  20 heures d’activitĂ© ?
*Les conseillers chargĂ©s d’accompagner, d’aider les allocataires devront-ils dĂ©clencher la sanction ?
La rĂ©forme prĂ©voit la crĂ©ation de « France Travail » : chaque conseiller de PĂŽle emploi suit 98 inscrits en moyenne. La taille moyenne d’un portefeuille pour un conseiller est de 150 demandeurs d’emploi. Il faudrait doubler les effectifs des travailleurs sociaux pour accompagner correctement les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA.

Le gouvernement reconnaĂźt que sa rĂ©forme coĂ»tera a minima entre 2,3 et 2,7 milliards d’euros entre 2024 et 2026.
Si l’on compare au coĂ»t pour l’État du contrat d’engagement jeune (CEJ), soit 1 600 euros par jeune, l’accompagnement des allocataires du RSA se rapproche de 6 milliards.
Penser le RSA dans toute sa complexitĂ© ne peut se faire sans une refonte en profondeur de l’ensemble des prestations sociales et de l’articulation entre tous les dispositifs (allocation logement, allocations familiales
), sans oublier celle de l’assurance chĂŽmage. Le projet de loi « pour le plein emploi », qui doit donner naissance Ă  France travail, successeur de PĂŽle emploi et mettre en place un accompagnement plus personnalisĂ© des allocataires du RSA a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au SĂ©nat le 10 juillet 2023 et vient d’arriver Ă  l’AssemblĂ©e nationale.